Journée internationale des droits des femmes : portraits du Pr Valérie Paradis, de Sophie Marrellec et de Sonia Vincent-San Martin !

Journée internationale des droits des femmes : portraits du Pr Valérie Paradis, de Sophie Marrellec et de Sonia Vincent-San Martin !

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes 2024, nous vous partageons plusieurs figures inspirantes du paysage féminin des hôpitaux du GHU AP-HP. Nord – Université Paris Cité ! Qu’elles soient aides-soignantes, infirmières, cadres de santé, médecins ou ingénieures, elles ont des parcours variés, des emplois différents, mais leur cheminement est remarquable de tout point de vue. Merci à ELLES !

Quel projet a particulièrement marqué votre carrière cette année ?

« L’anatomopathologie est une discipline transversale qui consiste à examiner au microscope les prélèvements pour poser des diagnostics. Nous travaillons avec les cliniciens et les cliniciennes, mais également avec les chercheurs et les chercheuses pour mieux caractériser les pathologies et développer de nouveaux marqueurs diagnostiques, pronostiques et de prédiction de réponse au traitement. C’est dans cet objectif que j’ai porté, avec le Pr Raphaël Itzykson, hématologue à l’hôpital Saint-Louis, un projet de recherche SIRIC (site de recherche intégrée sur le cancer) intitulé “InsiTu” pour “INSIghts Into Cancer: From Inflammation to TUmor ”. »

C’est quoi le SIRIC InsiTu ?

« Le SIRIC InsiTu a été labellisé cette année, pour une durée de 5 ans par l’Institut National du Cancer (INCa), le Ministère de la Santé et de la Prévention et l’INSERM-ITMO Cancer AVIESAN (Alliance nationale pour les sciences de la VIE et la SANté). Il couvre différentes pathologies tumorales solides et hématologiques et qui se développent dans un contexte de maladies inflammatoires et d’émergence clonale. Dans ce projet, une grande place à l’imagerie est accordée : la radiologie, l’histologie, mais également l’imagerie moléculaire. Ces données d’imagerie sont complémentaires et vont être intégrées à l’ensemble des autres données (biologiques et cliniques) pour identifier parmi les patients qui ont une maladie inflammatoire chronique ceux qui vont développer un cancer. »

Quelles sont les équipes qui travaillent sur SIRIC InsiTu ?

« Le SIRIC InsiTu regroupe plus de 30 équipes de recherche et cliniques et des plateformes techniques du groupe hospitalier APHP.Nord (Hôpitaux Bichat-Beaujon-Saint Louis) et des centres de recherche (Centre de recherche sur l’inflammation et IRSL). Nous travaillons toutes et tous ensemble pour identifier des nouveaux biomarqueurs diagnostiques et pronostiques en cancérologie mais également avec des équipes de Sciences Humaines et Sociales. Nous sommes très fiers d’avoir obtenu cette labélisation, qui s’inscrit dans le programme de l’institut du Cancer Paris Nord. Le management d’un SIRIC est complexe, et nous avons eu la chance de recruter une cheffe de projet qui s’investit à 150% et pour accompagner et soutenir les différentes équipes cliniques et de recherche. »

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes femmes qui envisagent de poursuivre une carrière dans votre domaine ?

« De croire en leur potentiel et de s’entourer de personnes enthousiastes et bienveillantes, qui apportent leurs expertises complémentaires. A l’hôpital Beaujon, nous avons cet environnement pour créer, tester et appliquer nos idées. »

Comment percevez-vous le rôle des femmes dans votre secteur d’activité aujourd’hui, par rapport à lorsque vous avez commencé votre carrière ?

« Ma discipline est assez féminine. J’ai constaté ces dernières années que les femmes anatomo-pathologistes osent postuler à des postes de responsabilités et c’est très réjouissant. »

Quel est le principal défi auquel vous avez dû faire face en tant que femme dans votre métier ?

« Le principal défi auquel j’ai eu à faire face en tant que femme dans ma carrière a été de concilier mes activités professionnelles avec ma vie familiale (épouse et maman de deux garçons). Cela demande de l’organisation et de trouver un environnement de travail stimulant et un environnement familial bienveillant. On ne réussit pas seule. »

Quels sont vos missions et vos principaux défis au quotidien ?

« Je suis cadre paramédicale de DMU depuis 2007 et j’ai intégré l’hôpital Beaujon il y a 3 ans. Je manage une équipe de cadres de santé et des équipes soignantes. Ma préoccupation majeure est de m’assurer du bien-être des personnels et de la bonne prise en charge des patients dans les services du DMU et dans notre hôpital. Mes principaux défis au quotidien sont de maintenir une offre de soins dans les services, mais aussi de donner envie aux jeunes professionnels de venir travailler avec nous et de continuer à rendre attractifs et épanouissants leurs métiers. Je veille également dans les services à ce que nous restions très sensibilisés, très éveillés et très vigilants à la bienveillance au travail, qui comprend la lutte contre toutes discriminations et contre les actes sexistes et sexuels. »

Quel projet a particulièrement marqué votre carrière cette année ?

« La restructuration cette année du service d’hépatologie, projet que j’ai piloté avec plaisir, et qui constitue dans ma carrière une vraie réussite collective. Je suis très fière d’avoir coordonné et rassemblé des métiers différents mais tellement complémentaires à l’hôpital autour de ce projet. Nous avons tenu les délais dans la bonne humeur et avec la coopération de toutes et de tous. »

Quel est le principal défi auquel une femme doit faire face dans votre métier ?

« Le métier de cadre de santé est exigeant, en termes d’engagement et d’investissement. Il demande du temps, de l’énergie. Je pense que se réinterroger sur l’organisation du temps de travail pour les femmes cadres est une nécessité, afin qu’elles puissent réussir plus sereinement leur vie de femme et leur vie professionnelle. »

Quel est l’aspect les plus gratifiant de votre travail et comment pensez-vous qu’il contribue à aider d’autres femmes ? 

« J’ai décidé de faire ce métier pour accompagner les femmes, les futures et les jeunes mamans, dans la prise en charge de leur bébé, pour les aider à s’en occuper et à être plus confiantes lors de ce chamboulement de vie. »

Qu’est-ce qui a inspiré le développement de votre innovation à destination des jeunes mamans ?

« J’ai choisi de travailler au sein du service de néonatalogie de l’hôpital Beaujon, qui est une néonat de niveau A2 et ouverte en novembre 2020. Le projet d’ouverture du service m’a particulièrement plu car le projet de soins était très orienté « entraide et soutien » aux futures et aux jeunes mamans.

Mon environnement de travail m’a beaucoup inspiré pour confectionner la « turbulette », un projet initié et pensé avec mes collègues auxiliaires de puériculture et infirmières. L’objectif est d’aider les bébés à thermoréguler leur température, tout en prévenant un étouffement ou la mort subite du nourrisson, qui sont tous deux de grands facteurs de stress chez les jeunes parents. Cette gigoteuse a donc aussi l’atout d’apporter de la sérénité aux jeunes mamans. »