Urgences : une charte pour mieux définir la place des accompagnants

Urgences : une charte pour mieux définir la place des accompagnants

L’AP-HP considère les accompagnants comme de véritables acteurs contribuant à l’amélioration de la prise en charge du patient. Une démarche de concertation a été menée pour identifier la meilleure façon d’intégrer les accompagnants au parcours des patients aux urgences. Une charte de bonnes pratiques a été présentée aux instances de l’AP-HP (comité de direction, directoire, commission médicale d’établissement).

Le projet a été rédigé par la direction de la stratégie et de la transformation (DST) avec la volonté de conduire une concertation large, permettant d’aboutir à un texte de consensus.

La démarche a débuté en dressant un état des lieux des pratiques d’accueil des accompagnants en service d’urgence, conduit à la fois auprès de l’ensemble des services d’accueil d’urgence (SAU) adultes polyvalents et pédiatriques de l’AP-HP, et des membres de la commission qualité de la conférence des directeurs généraux de GHU (groupes hospitalo-universitaires).

Il en est ressorti des pratiques globalement homogènes, notamment autour de l’accueil d’accompagnants de patients vulnérables : mineur, patient en soins palliatifs, patient en situation de fin de vie, patient qui n’est pas à l’aise avec l‘usage du français, patient en situation de handicap, patient présentant des troubles des fonctions cognitives et/ou en perte d’autonomie, patient accompagné par un ou plusieurs mineurs, patients souffrant de troubles psychiatriques. Pour autant, les modalités d’information écrites ou orales des patients et de leurs proches sur le sujet ne sont pas systématiquement formalisées. De même, l’identification de leur présence dans le service ou dans le dossier médical du patient peut être variables d’un site à l’autre.

Près de 180 représentants des usagers, bénévoles, professionnels des groupes hospitalo-universitaires (GHU) et du siège ont ensuite été invités à formuler leurs avis et à contribuer au texte de la charte, en articulation étroite avec le président de la collégiale des pédiatres et la présidente de la collégiale des urgentistes.

L’objectif : formaliser des recommandations de bonnes pratiques

L’objectif poursuivi par ce projet est de fixer les points essentiels de la doctrine de l’AP-HP, en formalisant des recommandations de bonnes pratiques, écrites et harmonisées. Pour autant, il n’est pas question d’imposer un modèle unique. Il s’agit au contraire d’encourager un espace de discussion pluriprofessionnel permettant à chaque site d’identifier les meilleures manières d’intégrer les accompagnants aux parcours des patients aux urgences, en prenant en compte ses capacités architecturales, les variations des flux de patients accueillis et les impératifs liés aux soins et liés à la lutte contre toute forme de violence commise à l’encontre des professionnels.

L’accompagnant peut être toute personne qui se présente avec un patient à l’accueil d’un service d’accueil des urgences (SAU), et ce indépendamment de tout statut pouvant par ailleurs lui ouvrir certains droits (personne de confiance, proche aidant par exemple). La charte insiste ainsi sur la nécessité de recueillir le consentement du patient à ce que l’accompagnant soit associé à la prise en charge, tout comme l’impératif de respecter le secret médical dans la délivrance d’informations qui pourrait lui être faite.

La charte fixe ensuite les principes devant guider la réflexion des équipes autour du rôle de l’accompagnant et de son accueil dans le SAU, avec au minimum une information des représentants des usagers et des directions en charge de la qualité.

Signée par le directeur général et par le président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, la charte s’intègre dans le plan d’actions « 10 engagements pour nos patients ». Il revient désormais à chaque site de définir, de formaliser et de communiquer d’ici l’été 2026 sur la politique qu’il aura retenue. La DST poursuivra l’accompagnement de chaque SAU en fonction de ses besoins, sur les dispositifs d’information pertinents, adaptés et évolutifs. Avec pour objectif de poursuivre une démarche d’amélioration de la qualité relationnelle avec les patients accueillis, et d’humanisation de l’attente aux urgences.