Foire aux questions : la transplantation hépatique
Quelles sont les complications à envisager la première année ?
Le rejet
Si le traitement est correctement suivi, et bien adapté, le risque de rejet aigu est très faible (moins de 5%). La majorité des cas de rejet en transplantation hépatique sont liée à des taux d’immunosuppresseurs trop faibles. Les rejets aigus précoces peuvent facilement être contrôlés par une augmentation transitoire des doses d’immunosuppresseurs et ils n’ont pas de conséquences à long terme sur les fonctions du greffon.
La sténose biliaire
L’anastomose (la suture) entre la voie biliaire du greffon et la vôtre est une zone sensible. Les voies biliaires sont fragiles. La cicatrisation peut s’accompagner d’un rétrécissement localisé (sténose). Cela entraine des anomalies du bilan biologique hépatique, et peut conduire à un ictère, voire une infection des voies biliaires.
En cas de sténose une prothèse peut être mise en place par endoscopie (CPRE). Cette prothèse est changée tous les 3 mois par endoscopie sous anesthésie générale. Cela nécessite des hospitalisations répétées. En général la durée de traitement par prothèse varie entre 12 et 18 mois le temps que la sténose soit calibrée.
Quels sont les effets secondaires des médicaments préventifs du rejet ?
Les traitements préventifs du rejet, par définition, diminuent les défenses immunitaires. Ceci peut entraîner des effets secondaires : le système immunitaire est moins efficace pour combattre des infections par des virus ou des bactéries. Cependant les doses utilisées en transplantation hépatique sont faibles. Aucune mesure de précaution spécifique (port de masque, réduction des déplacements en milieu urbain…) n’est recommandée pour les transplantés hépatiques. Il est tout à fait possible d’avoir des animaux domestiques sans précaution notable. Les immunosuppresseurs réduisent également les défenses naturelles contre le cancer, quelle qu’en soit la nature. C’est le cas en particulier pour les cancers de la peau qui sont favorisés par l’exposition au soleil. Pour cette raison, il est important de se protéger en cas d’exposition au soleil.
Des tremblements sont fréquents dans les suites de la transplantation. Ils sont liés au tacrolimus et à la ciclosporine. Avec le temps, la réduction des doses conduit à une disparition des tremblements dans la plupart des cas.
Comme avec chaque médicament, des effets secondaires peuvent apparaître (hypertension artérielle, hypercholestérolémie, diabète, altération de la fonction rénale…). Ces effets secondaires peuvent être contrôlés par des traitements spécifiques. Afin de limiter ces effets secondaires, des dosages réguliers des médicaments (notamment ciclosporine ou tacrolimus) seront effectués. Le diabète est relativement fréquent. Le contrôle du diabète est particulièrement important pour préserver la fonction rénale.
Puis-je reprendre le travail après la greffe ?
La reprise du travail est possible après la transplantation et elle est même souhaitable. La date et les modalités de la reprise du travail dépendent de la nature de votre travail et de la rapidité de votre convalescence. Pour un travail sans composante physique importante, la reprise du travail est en général possible à 6 mois. Une reprise à temps partiel est souvent conseillée dans un premier temps.
Au total :
- Un temps partiel thérapeutique peut vous être proposé en accord avec le médecin transplanteur et votre employeur. Cet aménagement vous permet une reprise progressive du travail.
- Un reclassement peut parfois être envisagé par votre employeur dans la mesure du possible.
Puis-je reprendre le sport après la greffe ?
Comme pour l’activité professionnelle, une activité sportive après la greffe est possible et souhaitable. La transplantation n’est pas un obstacle à la pratique d’une activité sportive et le sport, même s’il est relativement intensif, n’a pas d’influence délétère sur le greffon. La reprise du sport doit se faire à la mesure de votre forme physique.
Une activité physique régulière est fortement recommandée pour éviter des pathologies fréquentes chez les transplantés comme dans la population générale : prise de poids excessive, diabète, hypertension….
Les associations de transplantés organisent régulièrement des manifestations sportives pour la promotion du don d’organes.
Puis-je partir en voyage après la greffe ?
Il est tout à fait possible de voyager après la greffe, y compris pour des destinations éloignées avec un transport par avion. Il est important de faire le point avec votre médecin avant votre départ pour être certain que votre situation est stable et de faire le point sur vos vaccinations en fonction de votre destination.
Certaines précautions sont à prendre :
- Vérifier les vaccinations (attention les vaccins vivants comme le vaccin contre la fièvre jaune sont contre-indiqués).
- Prendre ses ordonnances et la quantité de médicament suffisante pour la durée du voyage
- Vérifier que votre assurance assure le rapatriement en cas de problème sur place
- Bien s’hydrater en cas de voyage dans un pays chaud avec de l’eau en bouteille
- Bien se protéger du soleil, à l’aide de vêtements longs, chapeaux, et écran total.
Attention : les diarrhées et les vomissements risquent de déséquilibrer votre traitement préventif du rejet.re
Puis-je reprendre une activité sexuelle après la greffe ?
La définition d’une sexualité harmonieuse est propre à chacun. Les maladies du foie qui ont justifié la greffe se sont souvent associées à des troubles sexuels (diminution de la libido, impuissance…). Après la greffe, ces troubles ont tendance à s’améliorer progressivement mais l’amélioration peut être lente. Après la transplantation, il n’y a pas de contre-indication médicale aux relations sexuelles. Le plus important est d’établir un dialogue avec son conjoint. De plus, ces difficultés peuvent être abordées avec la psychologue et avec le médecin transplanteur.
Puis-je envisager d’avoir des enfants ?
A distance de la transplantation, lorsque la situation est équilibrée, il est tout à fait possible d’envisager une grossesse. En revanche il faut parler de vos éventuels projets avec votre médecine. Le traitement immunosuppresseur doit être maintenu pendant toute la durée de la grossesse. En revanche, le traitement doit être adapté. Certains médicaments immunosuppresseurs doivent être arrêtés au moins 3 mois avant la conception en raison d’un risque (très faible) de malformation du fœtus.
Une fois que la grossesse est débutée, un suivi régulier doit être fait entre obstétricien et spécialiste de la transplantation.